Goeckerman : un suivi (étude détaillée) de 425 personnes durant 25 ans (1981)

 

Dans les années 1950, aux Etats-Unis, une étude portant sur 425 patients traités avec du goudron (brai) de houille brut associé à des rayonnements UV (traitement connu sous le nom de Schéma Goeckerman) a été mise en place, et suivie durant 25 ans, jusqu’en 1981, où ses résultats ont été publiés. Celle-ci a permis constater que l’incidence de cancer de la peau chez ces patients n’était nullement supérieure à l’incidence moyenne de la population générale aux Etats-Unis. Elle en a tiré la conclusion que l’utilisation de préparations à base de goudron de houille présentait un risque minime.

Cette étude, réalisée à la Clinique MAYO de Rochester, a porté sur des patients atteints de dermatite atopique, de neurodermite ou de psoriasis. Les résultats des personnes atteints de psoriasis ont été publiés séparément.

Les dossiers des 425 patients, hospitalisés de 1950 à 1954, ont été suivis de façon rapprochée, et ce durant 25 ans, avant d’être ressortis, pour les besoins de l’étude. 305 de ces personnes (soit 72 %) ont pu être recontactées et interrogées, sous la forme d’un questionnaire.

De nombreuses informations détaillées ont été collectées sur leur profil : lieu géographique de résidence, type de profession, fréquence d’exposition au soleil, état de santé générale actuel, état actuel des dermatoses, traitements dermatologiques suivis, médicaments reçus, ainsi que type, quantité et durée d’utilisation de produits à base de goudron de houille, utilisés depuis leur sortie de clinique.

Il s’agissait de savoir s’ils avaient, depuis, développé des maladies cutanées, dont le cancer de la peau ou autres tumeurs cutanées, et ce dans quelles conditions.

Les résultats ont été synthétisés selon des critères précis, puis rapprochés des statistiques fournies par la Troisième Enquête Nationale sur le Cancer, et réalisées dans plusieurs régions des Etats-Unis.

Cela a permis de mesurer et de comparer différents ratios portant sur différents critères : sexe, âge, lieu de résidence, typologie de maladie cutanée, localisation de celle-ci, méthodes de traitements diverses utilisées, entre autres.

Même si treize de nos patients avaient effectivement développé par la suite une maladie cutanée (cancer de la peau, tumeur maligne, carcinome, mélanome malin, tumeur non cancéreuse), la comparaison des ratios d’incidence de développement chez ceux traités par la méthode Goeckerman, avec ceux répertoriés par la Troisième Enquête Nationale sur le Cancer, n’a démontré aucune augmentation significative d’incidence.

Les résultats ont été rassurants : les ratios étaient d’une manière générale quasiment similaires, pour les deux types de population comparées.

En conclusion, rappelons que l’utilisation de la thérapie Goeckerman, et en particulier de produits à base de goudron de houille brut, et ce, malgré le cumul avec des rayonnements UV (réputé comme cancérogène), n’a présenté une incidence de cancer de la peau nullement supérieure à l’incidence moyenne de la population générale des Etats-Unis.

Willard Z. Maughan, M.D., Sigfrid A. Muller, M.D., Harold O. Perry, M.D., Mark R. Pittelkow, M.D. et Peter C. O’Brien, Ph.D. Rochester M.N

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Le texte intégral correspondant à cette étude est disponible sur demande (via notre lien « contact »)